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S'établir au Canada : Principaux éléments à connaître sur la fiscalité américaine

Si un citoyen américain décide de renoncer à sa citoyenneté et de s’établir au Canada, il doit être conscient des importantes conséquences fiscales en vertu du droit américain (IRC § 877A).

Impôt sur la base de la valeur du marché (« mark-to-market tax ») et règles relatives aux expatriés visés

Les personnes considérées comme des « expatriés visés » (« covered expatriates ») doivent payer un impôt basé sur la valeur du marché (« mark-to-market tax ») conformément à l’article 877A(a) du Internal Revenue Code (IRC). Un expatrié visé est une personne répondant à certains critères, notamment avoir une valeur nette égale ou supérieure à 2 millions USD, avoir une moyenne annuelle d’impôt fédéral sur le revenu supérieure à un certain montant (190 000 USD pour 2023) durant les cinq années précédentes, ou ne pas avoir certifié sa conformité aux obligations fiscales américaines durant les cinq dernières années (IRC § 877A(g)(1)).

Cet impôt consiste à traiter tous les biens comme s'ils avaient été vendus à leur juste valeur marchande la veille de la renonciation à la citoyenneté américaine, et tous les gains réalisés sont imposables. Un montant d’exclusion de 821 000 USD pour 2023 peut réduire le gain imposable (IRS Notice 2023-28).

Conseil en planification fiscale : Si vous êtes classé comme « expatrié visé » selon l’IRC § 877A, tous vos biens sont considérés vendus à leur juste valeur marchande la veille de votre expatriation. Les gains issus de cette vente présumée sont imposables, mais un montant d’exclusion (indexé annuellement en fonction de l’inflation) peut réduire le gain imposable. Par exemple, ce montant était de 600 000 USD en 2008 et augmente chaque année avec l’inflation.

Exclusions et reports

Les expatriés visés peuvent choisir de reporter le paiement de l’impôt sur la vente présumée en fournissant une garantie adéquate et en renonçant aux avantages des traités fiscaux empêchant le recouvrement de l’impôt (IRC § 877A(b)). Ce report s’applique individuellement à chaque actif et dure jusqu’à la vente effective de l’actif ou jusqu’au décès de l’expatrié.

Règles spéciales pour les rémunérations différées et les fiducies non constituantes (« non-grantor trusts »)

Les éléments de rémunération différée, tels que certains régimes de retraite, ne sont pas soumis à l’impôt sur la base de la valeur du marché mais font l’objet de règles particulières (IRC § 877A(d)). Les rémunérations différées admissibles subissent une retenue d’impôt de 30 % sur les paiements effectués à l’expatrié visé. Les rémunérations différées non admissibles sont traitées comme perçues la veille de l’expatriation, et leur valeur actuelle est incluse dans le revenu imposable. Pour les fiducies non constituantes, les fiduciaires doivent retenir 30 % de la partie imposable de toute distribution à un expatrié visé (IRC § 877A(f)).

Exigences en matière de déclaration fiscale

Les expatriés doivent remplir le formulaire 8854 pour certifier qu'ils ont respecté toutes les lois fiscales fédérales durant les cinq années précédant l'expatriation (IRC § 6039G). L’omission de produire ce formulaire entraîne automatiquement la classification en tant qu'expatrié visé, indépendamment du revenu ou de la valeur nette.

Dispositions de la Convention fiscale Canada–États-Unis

La convention fiscale Canada–États-Unis aide à prévenir la double imposition. L'article XXIV permet au Canada d'accorder un crédit d'impôt pour les impôts américains payés sur les revenus de source américaine (Article XXIV(2)). Les citoyens américains vivant au Canada peuvent demander un crédit pour les impôts canadiens payés sur les revenus de source américaine, plafonné à 15 % du montant brut des revenus (Article XXIV(6)). Les gains provenant de la vente de biens par d'anciens citoyens américains devenus résidents canadiens peuvent être imposés par les États-Unis si certaines conditions de résidence sont remplies (Article XIII(5)). Les prestations de sécurité sociale versées à un ancien citoyen américain résident au Canada ne sont imposables qu'au Canada (Article XVIII(5)).

Crédit indirect et détention d’au moins 10 % des droits de vote

Selon la convention, une société américaine détenant au moins 10 % des droits de vote d'une société canadienne peut demander un crédit indirect pour les impôts canadiens payés par la société canadienne sur les bénéfices à partir desquels les dividendes sont versés. Ainsi, la société américaine n’est pas imposée deux fois sur les dividendes reçus de la société canadienne.

Gains provenant de l’aliénation de biens

Selon le paragraphe 5 de l'article XIII de la convention, les gains issus de la vente (aliénation) de biens par un citoyen américain devenu résident canadien sont soumis à des règles spécifiques. Si l'individu a été résident des États-Unis pendant 120 mois au cours d'une période quelconque de 20 ans, et s'il était résident des États-Unis à tout moment durant les 10 années précédant la vente, les États-Unis peuvent imposer le gain.

Prestations de sécurité sociale américaine

Après avoir renoncé à la citoyenneté américaine, les prestations de sécurité sociale versées à un ancien citoyen américain résidant au Canada ne sont imposables qu'au Canada, conformément à l'article XVIII de la convention. Ceci permet d'éviter la double imposition de ces prestations.

Sections pertinentes du Internal Revenue Code des États-Unis pour éliminer la double imposition

La section 901 permet aux citoyens américains de demander un crédit d'impôt étranger pour les impôts sur le revenu payés à d'autres pays (IRC § 901). La section 904 limite ce crédit à la partie de l'impôt américain relative aux revenus de source étrangère (IRC § 904(a)). La section 905 explique comment demander le crédit d’impôt étranger, y compris les ajustements pour les variations de l’impôt étranger dû (IRC § 905). La section 911 permet aux particuliers qualifiés d'exclure les revenus du travail étranger et les frais de logement de l'imposition américaine (IRC § 911). De plus, la section 904(d)(1)(B) exige un calcul séparé du crédit d'impôt étranger pour différents types de revenus, empêchant ainsi la compensation de l'impôt américain sur les revenus faiblement imposés par des revenus étrangers lourdement imposés.

LES RENSEIGNEMENTS FOURNIS DANS LE PRÉSENT ARTICLE SONT FOURNIS À TITRE INFORMATIF UNIQUEMENT ET NE CONSTITUENT PAS UN AVIS JURIDIQUE. FISZMAN DROIT FISCAL RECOMMANDE DE CONSULTER UN AVOCAT QUALIFIÉ POUR OBTENIR DES CONSEILS SUR VOTRE SITUATION PARTICULIÈRE.

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